lundi 28 mai 2012

Les deux font la paire!

Bonjour!

Un petit billet aujourd'hui pour un compte-rendu de dégustation intense, avec deux géants dans leurs régions respectives.

Nous débutons cette dégustation en prenant la direction de la Côte de Nuits en Bourgogne, avec un Vosne-Romanée 2009 du domaine Méo-Camuzet.

Nous avons ici affaire à une appellation "Villages", chez l'un des plus grands vignerons bourguignons. Jean-Nicolas Méo-Camuzet produit de nombreuses appellations en Côtes de Nuit, que ce soit des "Villages" comme ce Vosne-Romanée, des "Premier Cru" ou des "Grand Cru" (Richebourg, Clos de Vougeot, Echezeaux entre autres).

Remarquez la magnifique nappe!
Un vin élaboré à 100% avec du pinot noir, cépage ultra-majoritaire pour les vins rouges du vignoble bourguignon. Mais passons à la dégustation!

Le vin coule dans le verre, révélant une robe pourpre magnifique, très dense, avec des reflets violets qui trahissent le jeune âge de ce vin.
Au nez, nous avons quelque chose de très fin et racé, clairement orienté sur des arômes floraux et avec un fruit bien présent, nous percevons même une certaine sucrosité.
La race et la finesse décelées au nez se confirment en bouche, et de belles notes de violette se font sentir, le tout porté par une très belle trame et une finale très terrienne...
La matière est énorme, il en a encore sous le pied ce Vosne-Romanée! Un grand vin, qui gagnerait forcément à être attendu une dizaine d'années, même si je doute d'en avoir la patience!




Nous poursuivons notre dégustation avec un Château d'Yquem 1982... Il est des jours plus difficiles que d'autres!

Dois-je encore présenter ce domaine? Réputé pour l'excellence de son vin liquoreux (appellation "Sauternes"), il faut savoir que le Château d'Yquem produit également un vin blanc sec nommé "Y". 
L'exigence de qualité est telle que ce domaine déclasse parfois toute sa production si le millésime ne se révèle pas au niveau (9 années pendant le XXe siècle).
1982 fût d'ailleurs une année très difficile d'un point de vue climatique, très pluvieuse. Ainsi, une grande partie de la récolte fut écartée pour garantir le niveau de qualité du domaine, et les quantités produites très faibles.
Déjà vide...

Découvrons donc cette bouteille, cercueil en verre des quelques grappes "rescapées" de ce millésime...
Nous le goûtons après l'avoir carafé plus de 3h, à une température de 13°. La robe est de couleur or profond, légèrement orangée. Elle apparaît limpide, avec des reflets argentés et le disque arbore une jolie bordure couleur abricot.
Le nez est riche et puissant, mais sans aucune agressivité. Nous décelons de jolies notes de noix de coco, crème brulée, truffe blanche, et une pointe sur les fleurs blanches. D'autres évoquent des arômes de toffee, terre, ou encore de pamplemousse rose...
En bouche, la matière est très fluide et fondue. On note la présence forte de notes d'agrumes, de caramel, café,.... Bref, un magnifique botrytis!
La bouche est très droite et unifiée, mais un peu moins complexe que le nez. On retrouve par contre une finale fantastique, en queue de paon, typique d'Yquem!

Un grand vin donc, arrivé à maturité, avec un nez exceptionnel et une bouche fondue, fraiche et harmonieuse complétée par une finale rare d'intensité, de support amer/acide et de longueur. Un grand merci à Boris et Elodie pour avoir offert cette bouteille à nos papilles! Et joyeux anniversaire...


Voilà pour cette dégustation, courte par le nombre de vins, mais tellement intense... 

En espérant avoir pu vous retranscrire fidèlement les sensations et l'émotion procurées par ces flacons!

A bientôt!